Je recherchais l’occasion de rassembler mes souvenirs. Ma biographie n’est certes pas celle d’Hemingway, mais je me rappelais bien les détails du passé, le temps accordé à la conversation, les rencontres régulières des membres de la famille, mon père qui nous racontait son enfance. La télévision n’existait pas. Sa voix ne provoquait pas le vide existant aujourd’hui dans les appartements où l’on ne se parle pas. Ce fut le deuxième motif, plus profond. Je crois que, chez tous les hommes, il y a les mêmes pensées, les mêmes chagrins, les mêmes tendresses. Et j’ai voulu donc, faire un film où rien n’aurait de conclusion, où il existerait un large espace, comme un cahier de notes avec quelques dates, quelques repères...
Ettore Scola